Des
années effervescentes
C'est sur fond de crise économique et de fin de la deuxième
guerre mondiale que l'entreprise fut fondée.
Au début des années 40,
alors qu’Ernest Bouchard travaille pour la société
SKF à titre de représentant des ventes pour la division
automotive à partir de Montréal, la Compagnie Lynn
McLeod, basée à Thetford-Mines, lui offre d’ouvrir
et d'assumer la responsabilité d’une nouvelle succursale
à Ottawa.
Ernest accepte et déménage sa jeune famille de 5 enfants
et sa femme Eva, enceinte d’un 6ième, à Orléans, une
petite ville abordable située à 50 km de la ville
d’Ottawa. Les loyers y étant raisonnables, il peut
se permettre de louer une maison pour y loger sa famille.
Peu de temps après, c’est un représentant du manufacturier
TIMKEN, conscient des qualités d’entrepreneur d’Ernest,
qui l'encourage à partir en affaires à son propre
compte...
Ainsi débute l’histoire de GBS.
Issu d’un milieu modeste, Ernest Bouchard n’a pas
l’argent nécessaire pour se lancer en affaires. La
Banque Royale du Canada lui consent à l’époque un
prêt de $500.00 avec lequel il se bâtit un premier
inventaire de pièces. Toute sa vie, il fut profondément
reconnaissant à l’égard de la Banque Royale du Canada
pour cette confiance qu’elle lui avait accordée à
ce moment (GBS est client de la Royale depuis plus
de 60 ans maintenant). Fort de cette petite fortune,
Ernest réussit à développer une relation de distributeur
auprès de TIMKEN et SKF.
Sa première journée officielle en affaires sous le
nom de GBS est le 1er avril 1946.
Un peu plus tard, il déménage sa famille à Ottawa
sur la rue Fairmont et installe son inventaire au
beau milieu de la salle à manger. Travaillant, il
voyage d’Ottawa jusqu’à Terre-Neuve. Il aime bien
le train de nuit qui lui permet de faire une journée
complète de travail à Montréal. Il prend le train
avec une couchette le soir, se lève tôt, se rase et
prend le petit déjeuner pour ensuite entreprendre
une autre journée complète de travail une fois rendu
à la ville de Québec. Et ainsi de suite jusqu’à Terre-Neuve.
Dans les années 40, les roulements sont rares et la
business difficile. Souvent il lui arrive d’emprunter
un roulement dans l’inventaire d’un moulin de papier
pour le vendre à un autre en promettant au premier
de lui remplacer dès qu’il pourrait en obtenir un
autre - tâche qui pouvait prendre un temps indéfini.
Sa femme, Eva Bouchard, se souvient l’avoir vu tourner
en rond dans la cuisine alors qu’il tente de se souvenir
où il avait vu tel ou tel roulement, puis soudain,
téléphoner à longue distance pour demander à un magasinier
d’aller voir sur une quelconque tablette obscure s’il
n’y trouverait pas un tel roulement pour dépanner
un de ses clients. Sa bonne mémoire lui a permit d’aider
de nombreuses industries et ainsi contribuer à sa
réputation naissante.
Ernest dit toujours, « Il faut que je vende, sans
quoi on ne mange pas et les enfants n’ont pas de linge
à porter ». Il saisit toutes les opportunités. Il
se met même à vendre des montres à ses clients, montres
qu’il achète dans le "gros" chez Marathon
Watch Company sur la rue St-Paul dans le Vieux-Montréal.
Il les offre aux mécaniciens et aux préposés à la
maintenance qu’il visite. Il charge un dollar ($)
sur livraison et un dollar chaque fois qu’il revoit
son client jusqu’au règlement entier.
Au coin de la rue Fairmont et Wellington (rue passante
d’Ottawa), un boulanger possède deux grandes vitrines
devant son magasin. Ernest négocie la permission de
monter un présentoir de ses produits dans une des
vitrines. À l’époque, le «CN » à Montréal lui demande
de fournir des roulettes de fabrication canadiennes.
GBS avait forgé une relation d’affaire avec DARNELL
CASTERS de Toronto (aujourd’hui DARCOR) et il profite
de l'occasion pour mettre en vitrine une gamme complète
de ces roulettes en plus des roulements.
C'est Mme Bouchard qui, pendant
ce temps, s’occupe de la comptabilité et de l’expédition.
Voyant que le volume d’affaires augmente de façon
importante, ils embauchent le premier employé (Alban
Gauthier qui prit sa retraite en 1986 après 40 années
de service). Avant de travailler pour GBS, M. Gauthier
travaillait dans un magasin général à St-Isidore en
Ontario. Il a déménagé à la grande ville afin de travailler
chez GBS.
Six mois plus tard, Ernest ouvre un magasin à Montréal
– d’une part pour être plus près de ses fournisseurs,
d’autre part pour occuper son père qui est sans emploi.
Par la suite, la succursale de Québec ouvre autour
de 1949, suivi rapidement par Sherbrooke (Ernest admire
les couchés de soleil qu’offre la vieille route 1
sur la rive sud en voyageant de Sherbrooke à Montréal).
Le fait d’avoir une succursale à Sherbrooke lui donne
la possibilité de s’en régaler plus souvent.
Comptable de formation, son fils Jean se joint à l’entreprise
familiale en 1959. Il consolide la croissance de l’entreprise,
la développe et porte le nombre de succursales à 24,
réparties au travers du Québec et l’Est de l’Ontario.
Il assume la présidence jusqu’à son décès en 2004.
La relève est déjà bien en place et le défi vers l’avenir
est relevé par Pierre Bouchard (le plus jeune fils
d’Ernest et Eva) qui, fort de sa formation en ingénierie,
travaille au sein de l’organisation depuis 1970 et
agit à titre de président depuis 2004.
Défis intergénérationnels
Aujourd’hui, c'est un des petits-fils d’Ernest qui
oeuvrent également au sein de l'organisation qui travaille
à en assurer la croissance et la continuité avec l’aide
de l’ensemble des employés de GBS.
De vieux catalogues